LE GUIDE DES LABELS

LE GUIDE DES LABELS

Hello à tous,

J’espère que vous allez bien!

Vous commencez à me connaitre, j’aime beaucoup éplucher les marques, vérifier les engagements qu’elles prônent, tracker le greenwashing. Je vous écrirai un jour un article sur comment décrypter une marque (dites-moi si ça vous dit!) mais d’abord je voudrais vous parler d’un outil qui nous permet de vérifier certains engagements qu’ils soient sociaux ou environnementaux, il s’agit des labels. 

Parce que c’est bien beau de nous dire « produit dans un atelier familial au pied de l’arc-en-ciel » mais on ne peut vous croire que sur parole, chères marques. Alors nous, on veut du vrai on veut du vérifiable, on veut des labels qui nous prouvent que vous dites vrai! 

Mais d’abord ben on veut les comprendre les labels et on veut savoir lesquels regarder! C’est ici que j’entre en scène. Je vous ai préparé une petite liste de labels clés dans les domaines textile et cosmétique. 

1) Le label Fairtrade certifie que la matière première est cultivée par des agriculteurs qui, pour la matière première vendue « fairtrade », reçoivent une prime calculée par fairtrade international. Et donc s’ils cultivaient uniquement des matières premières « fairtrade » ils auraient un living wage. 

2) Le label agriculture biologique « AB » porte uniquement sur l’Europe, il certifie que la matière première est cultivée sans pesticide ni OGM. Le coton, par exemple, ne pousse pas en Europe mais il est certifié par l’équivalent de AB en Asie, GOTS reconnait ce label pour la suite du processus.

3) Le label « Global Organic Textile Standard GOTS » est un label allemand qui certifie que la fibre est bio et qu’il y a une traçabilité depuis le champs jusqu’au produit fini. GOTS a également un volet social et vérifie notamment qu’il n’y a pas de travail d’enfants, pas de travail forcé, qu’il y a un contrat de travail… 

Pour être certifié GOTS, il faut que chaque étape de transformation depuis le champs jusqu’au produit fini soit labellisée GOTS. Chaque maillon de la chaine doit être certifié pour permettre au suivant de l’être. 

GOTS a également un volet « chimie » qui réglemente les produits qui peuvent être utilisés pour laver, teindre, imprimer le textile. Ces produits doivent faire partie de la « positive list » de GOTS et doivent être inoffensifs pour les travailleurs et utilisateurs du textile. Ce volet est beaucoup plus stricte que Oeko-Tex ou que la norme Européenne REACH.

4) Le label OCS est très similaire au label GOTS mais uniquement pour la partie coton biologique, il ne comporte pas de volet social ou chimique. Il serait donc possible, mais peu probable, de trouver un t-shirt labellisé OCS fabriqué par un enfant ou teint avec des solvants dangereux. 

5) Le label « Better Cotton Initiative BCI » est issu d’une initiative londonienne qui réfléchissait à la problématique du coton bio. Ce sont des ingénieurs agricoles qui sont partis du constat qu’il est impossible que 100% du coton cultivé sur la Terre soit biologique. Dans environ 80% des cas, le coton est cultivé dans des zones trop aride avec trop d’insectes ce qui rend impossible la culture sans OGM et pesticide. Ces ingénieurs ont donc développé l’idée de cultiver du coton conventionnel, puisque inévitable dans certain cas, mais de façon contrôlée. Ce label vise donc à former les agriculteurs à utiliser les bons produits chimiques, dans les bonnes quantité et avec les bonnes protections et à irriguer correctement. 

Cependant lorsque c’est devenu un vrai label, les géants du textile se sont rués dessus et ont tourné la démarche en greenwashing, ils ont donc labellisé les agriculteurs qui utilisaient déjà les produits correctement pour éviter de devoir en former davantage. Ils se sont donc retrouvés avec une quantité de coton BCI en un rien de temps mais sans avoir amélioré le système. 

Certains agriculteurs qui produisaient du coton bio sont d’ailleurs revenus en arrière pour passer au « coton BCI » car c’est moins contraignant et que les géants du textile leur promettent un revenu, et là c’est le drame. 

6) Le label Oeko-tex qui certifie que le textile est exempt de produits chimiques dangereux pour la santé. Les marques communiquent d’ailleurs très mal à ce sujet car elles associent ce label à du coton bio, ce qui est totalement faux. 

7) L’Ecolabel EU qui évalue l’impact d’un produit fini tout au long de sa vie, il compare son cycle de vie par rapport aux produits du même type sur le marché, c’est donc un label relatif, il n’évalue ni la composition ni l’origine du produit. 

8) La certification « Peta approved – Vegan » il s’agit d’une certification apposée sur un produit ne contenant aucune matière animale, à ne pas confondre à « Cruelty free » qui certifie que les produits ne sont pas testés sur les animaux. La certification Peta est une auto-déclaration, il n’y a aucun audit de la part de Peta, il faut donc rester (plus que) vigilant, et bon certifier du plastique vegan, ça n’a pas beaucoup de sens…

9) La mention « Fair Wear Foundation » certifie que l’entreprise travaille à garantir le respect des conditions de travail définies par les conventions de l’Organisation internationale du Travail notamment le respect des droits des salariés, des salaires justes, une sécurité sanitaire (comme quoi ils sont visionnaires), pas de travail des enfants, pas de travail forcé.

10) Le « Global Recycled Standard » certifie que le produit fini est bien composé de minimum 50% de fibres recyclées (voilà donc pourquoi H&M et ses 2% de polyester recyclé ne peut pas y prétendre). Ce label vérifie également le respect des conventions eprise travaille à garantir le respect des conditions de travail définies par les conventions de l’Organisation internationale du Travail et suit la liste REACH des composés chimiques interdits. 

11) Le label « Cosmebio » certifie que minimum 95% des composants d’un cosmétique sont d’origine naturelle et seulement 10% sont d’origine biologique. 

12) La mention « Nature et Progrès » c’est la mention la plus exigeante en cosmétique bio. Elle certifie qu’il n’y a aucun ingrédients synthétiques et pas d’huile de palme, que les ingrédients ont été cultivés sans OGM et que les ingrédients d’origine végétale et animale sont 100% issu de l’agriculture biologique. 

13) La mention « Slow cosmétique » certifie l’éthique de la marque ainsi que l’utilisation au maximum d’ingrédients locaux, la mention s’accompagne d’étoiles en fonction de l’intensité de la démarche éco-responsable.

Voilà, il y en a évidemment des dizaines d’autres mais ceux-ci sont ceux qu’on retrouve le plus dans le textile et les cosmétiques. Je vous invite évidemment à toujours garder votre esprit critique car malheureusement les marques sont très vicieuses dans leur marketing, à savoir qu’environ 2.5 fois le volume réel de coton bio est vendu sur le marché textile (il y a donc 1.5 le volume qui est du faux coton bio), les calculs ne sont pas bons. J’espère que ça vous aidera néanmoins à y voir plus clair!

Sur ces belles paroles je vous dis à bientôt pour un nouvel article et je vous embrasse!