GREEN GOOD PEOPLE #3 CHARLOTTE ET VICTORIA DE BETREE

GREEN GOOD PEOPLE #3 CHARLOTTE ET VICTORIA DE BETREE

Hello à tous,

Je vous retrouve avec l’épisode #3 de Green Good People. Pour rappel, ce nouveau type d’articles a pour but de mettre en avant des personnes ayant un projet engagé et durable. Sans plus attendre, voici le parcours de 2 nanas super inspirantes. Si vous êtes bruxellois, vous connaissez probablement leur shampoing solide avec sa petite cordelette de couleur. 

Il s’agit de Charlotte et Victoria de @betree_belgium, une marque de cosmétiques solides engagée et durable. J’espère que ça vous plaira, bonne lecture !

Qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

Charlotte: Je suis en master 2 l’ICHEC en gestion d’entreprise. J’ai donc naturellement pris le lead de la gestion de la société Betree, le côté marketing et média comme le côté finance. Je gère également les réseaux sociaux et les partenariats avec les influenceuses et mêmes certaines collaborations avec des marques qui ont les mêmes valeurs que nous.

Victoria: Je suis en développement durable à Namur, cela consiste à guider les entreprises à réduire leur empreinte carbone et à maintenir le bien-être au travail, j’applique donc tout cela à Betree évidemment, même si on est que deux. Je m’occupe de tout ce qui est conception des produits: shampoing, après-shampoing et savon. Je me charge également de trouver les fournisseurs en fonction de nos valeurs, de la qualité et du packaging, on recherche vraiment à acheter en gros pour limiter un maximum nos déchets. 

Où produisez-vous vos shampoings et savons? Qui produit les cosmétiques ?

On a aménagé un atelier dans notre garage quand Betree a commencé à grandir. On a commencé dans notre cuisine comme toutes les petites marques de cosmétiques mais ensuite c’était important pour nous de construire un espace dédié à nos produits afin d’assurer une production clean. Notre plan de travail est en métal, on porte toujours des gants et des charlottes, ça nous semblait primordial pour assurer un développement pérenne à Betree. 

De plus, quand la marque commence à grandir, l’atelier est contrôlé et on doit suivre certaines normes. C’est aussi pour ça qu’on a passé le cap et qu’on a arrêté d’encombrer la cuisine de mes parents (Charlotte). 

On essaie d’avoir un atelier un maximum zéro déchet car c’est une valeur forte de Betree, l’idée c’est de vendre un produit zéro déchet, on ne se voyait donc pas en produire à l’atelier. En 6 mois, on a rempli une poubelle et demi et on a produit 1200 pièces pendant cette période. On s’en est rendu compte en sortant la poubelle, la première depuis 6 mois! 

On produit ensemble, ce n’est pas un travail à la chaine. On connait toutes les 2 les étapes, de plus lors d’une production tout doit être fait en une fois: assembler, faire cuire, mouler, encorder. On adore bosser ensemble et cela nous assure que tout sera nickel!

Comment vous-êtes vous lancées? D’où vous est venu l’idée ? 

Nos copains sont frères. On se connait donc depuis un moment et on s’est finalement rendues compte qu’on voulait chacune lancer une marque de cosmétiques. L’idée du shampoing est venue par la suite. 

On a donc commencé par acheter des échantillons de matières premières et on s’est finalement concentrée sur la formulation du shampoing. On voulait vraiment sortir un produit parfait, on a donc testé énormément de versions! Un an après on lançait l’après-shampoing et 6 mois plus tard, le savon.

Notre gamme ne comporte pour le moment que 3 produits parce que on ne se lance par tant que ce n’est pas parfait. On aurait pu sortir 10 produits depuis le temps mais on voulait vraiment perfectionner ces 3 ci. 

On s’est lancé dans les cosmétiques solides car on avait remarqué que beaucoup de produits existaient sur le marché mais notre entourage n’utilisait pas du tout cette alternative. On a donc voulu répondre à ce besoin. Beaucoup de gens ont déjà testé les produits solides mais ne sont pas 100% satisfaits, le côté « beauté » manquait aux produits malgré les aspects naturel et zéro déchet. 

Avec Betree, on voulait vraiment allier beauté et zéro déchet et casser le mythe du bobo-écolo qui a les cheveux gras avec son shampoing solide. On a donc développé toute une gamme de shampoings solides qui correspond aux différents types de cheveux. Les gens semblent plus rassurés lorsqu’on leur propose notre shampoing au citron spécial cheveux gras ou lavande pour la perte de cheveux. C’est ce truc en plus qui leur donne confiance. 

Avez-vous eu un déclic quand à la composition des shampoings du commerce ?

Alors déjà il faut la comprendre la composition… On a donc pris le temps de décrypter les listes INCI des shampoings du commerce et de trouver des alternatives naturelles pour les ingrédients. On a vite compris qu’il fallait aller au plus simple et raccourcir au maximum la composition. 

On voulait une gamme naturelle, la première étape était donc de passer d’un émulsifiant à base de sulfate à un émulsifiant à base de coco. On essaie encore tous les jours d’améliorer les compositions et la qualité des ingrédients. On n’hésite pas à changer de fournisseurs si on trouve une qualité meilleure ailleurs. 

On essaie actuellement de produire un gommage solide (breaking news!), on prend beaucoup de temps à le sortir car on le veut vraiment parfait. On a repéré plusieurs marques qui proposent un produit qui nous donne envie et on essaie de trouver des alternatives naturelles. 

L’idée c’est d’imaginer les salles de bain de nos proches en version solide et zéro déchet

Pouvez-vous décrire vos produits phares ? 

Tous nos produits sont phares car on en a peu et on passe tellement de temps à les produire qu’on les aime tous! On a 4 shampoings, un après-shampoing et un savon. 

Le premier shampoing était d’ailleurs à la fleur d’oranger, il n’existe plus car on le produisait à partir d’un hydrolat et il se conservait difficilement. Maintenant le shampooing à la lavande est celui qui marche le plus, la perte de cheveux ça parle à tout le monde!

Parlez-nous de la ligne éthique et durable de Betree.

Nos produits sont tous biodégradables et naturels. On fait très attention à la provenance de chaque ingrédient, la plupart viennent d’Europe. On utilise une poudre qui vient du Maroc et le patchouli qui vient d’Indonésie mais il est tellement efficace face aux pellicules qu’on ne pourrait s’en passer. On les utilise avec parcimonie parce que justement on est conscientes qu’ils viennent de loin. 

On est très proches de nos fournisseurs, on les appelle, on s’écrit et ils répondent à toutes nos questions. Lorsqu’on a commencé et on a fait appel à de gros fournisseurs et on détestait n’avoir personne à qui poser nos questions. On est sans cesse à la recherche de nouveaux fournisseurs pour toujours améliorer la qualité des produits et avoir un contact humain avec ceux-ci. 

Nos critères sont stricts: un point de contact avec qui dialoguer et poser nos questions à tout moment, connaitre la provenance des matières premières, des produits issus de l’agriculture biologique. 

On aimerait d’ailleurs se faire labelliser « slow cosmétique » car on utilise que des ingrédients biologiques. C’est très important pour nous d’avoir ces labels car c’est la seule façon pour le consommateur d’être certain de ce qu’il achète. 

On a pour projet que Betree se vende aussi chez des revendeurs mais on veut qu’une toxicologue valide nos compositions avant, c’est un aussi un gage de qualité et de transparence de nos produits

Niveau packaging, il n’y en a pas! Enfin, juste une cordelette biodégradable de couleur et une pochette en chute de tissus fabriquée par notre couturière. Pour les ventes de Noël, notre couturière ne pourra malheureusement pas suivre le rythme (on espère!) et on a donc opté pour une pochette 100% naturelle en toile de jute. On essaie d’avoir le packaging le plus minimaliste possible, ce qui reflète Betree. 

Quels sont les challenges pour lancer une marque éthique et durable ? 

Ne pas se poser trop de questions! Enfin si, se poser les bonnes questions!

Notre challenge c’est d’agrandir le marché de la cosmétique solide éco-responsable, de toucher des gens qui ne sont pas encore conscientisés et que Betree soit le point de départ de leur transition. On veut que les gens achètent Betree parce que ça fait du bien à leur peau et leurs cheveux plutôt que parce que c’est éco-responsable et ensuite alors la sensibilisation commence. D’ailleurs si on regarde nos réseaux, c’est très axé cosmétique et beauté et non zéro déchet même si c’est la grande caractéristique de Betree. 

Faire tester les produits à un panel de testeurs c’est aussi un challenge. Il faut trouver les bonnes personnes avec des types de peaux et de cheveux différents. Charlotte a la peau et les cheveux assez sensibles et elle me met la misère dans les formulations alors que pour moi, cela convient assez facilement! (Victoria) 

Quel est votre parcours face à l’urgence climatique ? Quelles consommatrices êtes-vous ?

Charlotte: Pour ma part, je fais évidemment attention pour ce qui est hygiène, je n’achète que du naturel et du solide. J’habite assez loin de Bruxelles donc niveau mobilité, j’ai encore des progrès à faire. Sinon j’essaie de vivre un quotidien le plus zéro déchet possible, je refuse les pailles, les sacs à usage unique,… Je mange un maximum local et de saison mais je vais encore parfois au supermarché car j’habite chez mes parents donc il faut composer. 

Victoria: Je n’ai pas le permis de conduire donc je fais tout en transport. Une des raisons pour lesquelles je ne passe pas le permis c’est d’éviter un maximum de prendre la voiture. Je sais que si je le passe, j’attraperai facilement le réflexe voiture et je veux éviter. Je suis plutôt minimaliste lorsqu’il s’agit de l’hygiène Je fais mes courses au maximum en vrac et je suis végétarienne. 

Que pensez-vous des cosmétiques du commerce traditionnel ?

Pas grand chose, on préfère faire nos cosmétiques de notre côté mais on ne blâme pas vraiment. (Charlotte).

Quand j’ai compris qu’on utilisait les mêmes produits pour nettoyer son four que pour nettoyer son visage, je me suis rendue compte qu’on allait loin et que cela pouvait être dangereux. (Victoria)

Le pire c’est que certains magasins éco-conscients vendent des shampoings solides avec du SCS dedans et ils ne peuvent t’expliquer ce que c’est. Il faut vraiment que les gens lisent les listes INCI mais pour cela il faut la transparence des marques. On ne blâme pas du tout les gens qui font l’effort d’aller dans des commerces responsables mais on blâme plutôt les marques pour leur manque de clarté. 

On a d’ailleurs créé une brochure pour les revendeurs avec la provenance et une explication pour chaque ingrédient, on travaille vraiment sur la transparence et compréhension des compositions Betree. 

Quels sont les aspects de Betree que vous aimeriez améliorer ? Quel est le futur de Betree ?

La logistique et la production car cela nous prend beaucoup de temps avec nos études à côté. On veut améliorer constamment nos produits aussi, sur base des retours clients essentiellement. On a notamment changé la formulation de l’après-shampoing grâce à ces retours.

Le but c’est de travailler sur Betree à temps plein après nos études! 

Victoria, Charlotte et leurs shampoings

J’espère vraiment que ce type d’articles vous plait car je prends beaucoup de plaisir à les produire. J’espère aussi que de lire sur des personnes inspirantes et engagées pourra vous aider et vous guider dans vos futurs projets. 

A bientôt pour un nouvel épisode de Green Good People, je vous embrasse !