LE CAMINO

LE CAMINO

Hola buenas !

Cet article sera probablement le plus long que je ferai. Et certainement le plus utile ! Il s’agit de vous partager mon bout de chemin vers Saint Jacques de Compostelle. Oui oui le pèlerinage…

Pour remettre un peu les choses dans son contexte, ce voyage remonte à l’été 2018 ! Vous vous demandez peut-être comment en arrive-t-on à faire ce genre de trip ? Pour moi c’était tout à fait par hasard… ou pas ! ça dépends si vous croyez au destin tout ça ! 
Le 25 décembre 2017, c’est Noël! , je reçois le coup de fil qui allait changer ma vie (je vous jure je déconne pas). Mon amie Sabine aka Sab me proposait de partir faire le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle avec elle. La réponse ne s’est pas fait attendre ; j’ai dit OUI tout de suite ! Je savais juste que ça voulais dire que j’allais devoir marcher… Nous étions deux âmes en peine à l’époque (lol) et il n’y avait rien de religieux dans notre démarche, il s’agissait plutôt de faire enfin quelque chose uniquement pour nous-même (you know what I mean héhé). 

Sab s’est chargée d’établir notre intinéraire, elle m’a briefée sur le voyage, guidée pour la préparation du sac à dos (la virée chez Décathlon incluse pour trouver des trucs pas trop moches), elle était plus au courant que moi car son frère l’avait déjà fait un an plus tôt. Nous ne savions pas trop ce qui nous attendait mais on était déterminées. Je crois qu’autour de nous, personne ne pensait vraiment qu’on allait le faire !
Au départ, nous étions parties pour un mois de marche mais beaucoup de personnes nous on freinée “ non mais vous vous rendez pas compte, il faut une condition physique blablabla” . On a donc pris un peu peur et nous avons donc décidé de ne faire que deux semaines. Nous aurions pu faire le mois, voir deux, même trois. S’il y a bien quelque chose à retenir c’est qu’il ne faut pas se retenir justement, il faut s’écouter, c’est la clé ! (phrase bateau mais tellement vraie) 

N.B. ces gens n’avaient bien évidemment jamais fait le pèlerinage. N.B. x2 ne JAMAIS écouter les gens qui ne savent pas de quoi ils parlent !

Le Camino est accessible à TOUT le monde, petits et grands. Sur la route, nous avons croisé une jeune maman américaine avec son fils de 11 ans et aussi des retraités de plus de 70 ans qui marchaient depuis 3 mois ! Ce n’est pas une course, ni une performance sportive (même s’il y en a qui le font uniquement dans ce but), il s’agit d’une introspection, d’un moment privilégié avec toi tout seul, même si au final tu n’es jamais vraiment seul… 

Il existe une multitude de chemins, on connait tous l’expression “tout les chemins mènent à Rome” mais en fait, ils mènent tous à Saint Jacques ahah ! Tu peux partir du pas de ta porte (c’était ça le délire à la base) mais aussi de Budapest, Dublin, Naples ou encore de Marseille ! Avec Sab, nous avons choisi de partir d’Oviedo et de suivre le Camino Primitivo, c’est le plus antique des itinéraires à Saint Jacques de Compostelle. Il est moins fréquenté que le Camino Del Norte et le Camino Frances, tu traverses beaucoup de vert et de très petits villages, tu y es vraiment dépaysé. Il a cependant de fort dénivelés car on traverse les montagnes Asturiennes, tu peux donc passer la journée à monter, c’est assez intense ! Les itinéraires sont balisés en Espagne, c’est plutôt confortable, il suffit de suivre les conchas/coquillages jaunes à chaque croisement pour ne pas se perdre.  

Et nous voilà partie pour 318,7 KM soit 13 jours de marche !

Día 1

Etape OVIEDO – GRADO

23,1 KM

Nous avons démarré notre chemin de la très belle ville d’Oviedo, capitale des Asturies. Première chose à faire : se procurer le Credencial à la Cathédrale. Il s’agit du carnet du pèlerin qui est une sorte de pass pour pouvoir utiliser les Albergues/Auberges tout au long du chemin de Saint Jacques (entre 6 et 12€ la nuit). Il faut également le faire tamponner dans les bars où tu t’arrêtes en chemin, c’est une sorte de preuve que tu as bien marché toutes les étapes pour pouvoir recevoir à la fin de ton pèlerinage la Compostela, sorte de diplôme du pèlerin. Même si au final, c’est le credencial que tu gardes avec tous les sellos/tampons qui sont de chouettes souvenirs.

Le credencial en poche, nous ne nous attardons pas plus longtemps car il était déjà tard ! Evidemment en pleine forme après s’être enfilé une véritable tortillas (épaisseur 5 cm) miam miam, on a marché à un très bon rythme pour rattraper notre retard, sauf que… à l’arrivée : nous étions HS. Mais quand je dis HS c’était vraiment l’abus ! Autant Sab que moi on ne savait plus bouger, on avait mal de la tête aux pieds, on arrêtait pas de rire tellement c’était fou de sentir son corps comme ça ! Hop hop hop, gros dodo dans notre petite chambre (la première et la dernière où nous aurons de l’intimité) ! 

Día 2

Etape GRADO – CORNELLANA

11 KM

Deuxième jour, notre corps entier nous faisait mal. On avait trop forcé la veille, nous marchions comme des escargots et ça n’arrêtait pas de monter ! Nous avions notre première leçon : toujours être à l’écoute de son corps, sans cesse le chemin nous a rappelé que c’était le plus important : S’ECOUTER. Aujourd’hui encore j’applique cette règle ! Leçon numéro 2 : avoir de bonnes chaussures !!! Sabine avait déjà des cloches sur la plante des pieds et je peux vous dire qu’elle a moins rigolé les prochains jours… Ah oui, aussi, j’ai oublié de dire que ce jour-là, c’était mon anniversaire, j’ai passé le cap de mes 26 ans sur le chemin. C’était une journée étrange, nous avons également appris le décès du papa d’une de nos meilleures amies sur le chemin…

Nous sommes arrivées à Cornellana après 11 petits kilomètres, où nous avons dormi dans un superbe monastère transformé en auberge pour pèlerins. C’était notre premier dortoir aussi !

Día 3

Etape CORNELLANA – SALAS – BODENAYA

17 KM

Après 11h de dodo (oui oui il fallait récupérer physiquement et de nos émotions de la veille), nous voilà reparties. Ça montait et ça descendait encore ! Nous croisons beaucoup de pèlerins, aussi à vélos (des malades moi je vous dis), la coutume est de saluer chaque personne avec un « Buen Caminooo » chantant ! Il y a aussi beaucoup de prés avec de jolies vaches brunes qui ont une clochette au cou, ça fait de la musique quand elles sont beaucoup.

Pause midi à 15h à Salas ! Ah oui, la bouffe ! Que mangions-nous sur le chemin ? Pour le petit-déjeuner : banane et chocolat noir. Pour le midi : pain et fromage/chorizo (ou autre si on trouvait un magasin pour agrémenter le tout : tomates, guacamole…) Il y a aussi des menus pèlerins dans les bars et restaurants pas cher et de qualité ! C’est pas de la cuisine gastro entendons-nous bien mais ultra bonne car matières premières locales et cuisinées sur place : toujours avec des patates !

Dure journée de marche surtout pour les pieds douloureux de Sab, ses cloches sous le pied lui faisaient fort mal. Nous étions bien contentes d’arriver à notre auberge dans le petit village de Bodenaya après 7 km de montée sur des chemins pleins de cailloux. Nous avons eu là-bas, je pense ne pas me tromper en parlant pour nous deux, notre meilleur logement. C’était une auberge pas comme les autres, il y en a peu sur le chemin. Ce sont des maisons de particuliers qui t’accueillent chez eux en saison, nous sommes invités à faire un don en partant. Nous étions chez David, un homme généreux et souriant, qui nous a servi notre repas avec une bonne dizaine d’autres pélerins autour de la table. Il y avait surtout des espagnols, une canadienne et un argentin. Nous avons parlé du chemin, de la raison qui nous a poussé à le faire, de ce que ça signifiait et des expériences de ceux qui marchaient déjà depuis plus d’un mois… David nous a parlé du chemin, de la vie et nous a briefé sur la route qui nous attendait le lendemain…

Día 4

BODENAYA -Hôpital de TINEO – POLA DE ALLANDE

Le jour du drame ! Tout se passait bien, un réveil en musique accompagné d’un gros câlin de notre hôte David, jusqu’à ce que Sab arrache la peau de sa cloche et se retrouve avec la peau à vif. Incapable de poser le pied à terre, David nous a conduit à l’hôpital de Tineo, la petite ville la plus proche. Ils ont pris en charge Sabine très rapidement. Verdict : elle ne pourrait pas marcher avant deux ou trois jours. Nous voilà stoppée net après avoir à peine démarré 3 jours plus tôt. Frustrées évidemment, mais on garde la pêche ! Après s’être baladées un peu à Tineo, ville chelou et plutôt désertique qui ressemblait à un décor de Walking Dead avec ses maisons abandonnées, nous avons décidé d’avancer jusqu’à l’étape suivante en bus. Pourquoi ? Pour faire court, nous avions un timming à respecter car nous étions attendues à Madrid, ensuite à Valence après notre pèlerinage. Nous avions là notre leçon numéro 3 : quand vous prévoyez ce genre de voyage, il faut essayer du mieux qu’on peut d’AVOIR LE TEMPS et ne pas se stresser avec un timing car il peut arriver beaucoup de choses imprévues…

Día 5

POLA DE ALLANDE + Hoguera de San Juan

Nous avons passé la nuit dans un dortoir pas très accueillant à Pola de Allande, très grand et froid. Avec des lits aux matelas défoncés. Par contre, niveau propreté nous n’avons jamais rien à redire. Malgré les infrastructures plus ou moins rustiques, c’est CLEAN à chaque fois.

Le point positif, c’est que le soleil avait décidé de pointer le bout de son nez ! Nous sommes allées nous balader dans ce sympathique village entouré de montagnes asturiennes. Sab se déplaçait en boitant, il fallait qu’elle pose le moins possible son pied. Nous nous sommes donc installée en terrasse du café Vitoria où nous avons bu quelques tinto de verano, c’est un vin rouge d’été espagnol servi frais (en fait c’est un mélange de vin rouge et de limonade : chelou mais très bon).

Ce qui se présentait bien, c’est que nous étions le 24 juin et qu’il y avait justement une fête où les habitants nous ont chaleureusement conviées : la Hoguera de San Juan, la fête de Saint Jean Baptiste. Il est de coutume de faire un grand feu et d’y jeter à la fin un bout de papier avec quelque chose que tu auras écrit dessus pour éloigner les mauvais sorts. C’est là aussi que j’ai bu mon premier cidre Asturien ! Le truc que tu dois verser de super haut pour le faire pétiller sinon c’est pas très bon, attention de remplir un fond de verre et de ne pas boire le dépot sinon c’est pas bon non plus, va comprendre !

Día 6

POLA DE ALLANDE – Bus jusque GRANDAS DE SALIME

Dernier jour de repos pour nous et le pied de Sab. Nous prenons le bus pour le petit village de Grandas de Salime. Il fait grand soleil et 30°.

La petite anecdote rigolote du jour : on nous a demandé si dans notre pays on nous donnait nos vêtements #décathlon #nochoice

Día 7

Etape GRANDAS DE SALIME – FONSAGRADA

28 KM

Et nous revoilà sur la route ! Avec notre legionario espagnol José rencontré deux jours plus tôt à Pola de Allande et retrouvé à Grandas de Salime. Il nous accompagnera jusque Saint-Jacques de Compostelle. Malgré la barrière de la langue pour moi (Sab est parfaite bilingue), nous avons beaucoup ri et communiqué avec beaucoup d’imagination ! Il s’est occupé de nous, il soignait le pied de Sabine et nous enseignait comment s’étirer correctement. En tant que bon légionnaire, il était équipé et préparé, il chantait et encourageait les troupes aussi quand l’espoir d’arriver quelque part se perdait ahah ! Comme par exemple ce jour-là, nous avons marché 28 km sous 27 degrés, les derniers kilomètres étaient sur de l’asphalte, je vous laisse imaginait comment on cuisait !

On a vite oublié nos peines quand nous nous sommes retrouvées face à notre repas du soir : le pulpo à la Gallega accompagné de patates et de pimientos, le poulpe à la Galicienne, comme son nom l’indique, est une spécialité en Galice ! Nous sommes effectivement passées de la principauté des Asturies à la Galice et ça s’est gouté tout de suite !!!

Día 8

Etape FONSAGRADA – O CADAVO

26 KM

Ce jour-là, je ne m’en souviens plus très bien. Nous n’avons pas tout marché et du prendre un bus pour avancer jusqu’à la prochaine auberge car nos pieds et genoux étaient trop douloureux de la marche en plein soleil sur la route la veille. C’est fou ce que ça peut changer d’un environnement à l’autre. D’un jour à l’autre. Là par exemple, il fait tout gris et humide, cette région d’Espagne est réputée pour son temps humide mais nous avons quand même eu de belles journées chaudes et ensoleillées !

L’ambiance de cette auberge était étrange et paisible tout de même. Nous avons fait les courses et José notre légionnaire nous a cuisiné un bon petit plat, d’autres pèlerins sont arrivés, et ce soir-là nous avons vu une fille arrivée dans un sale état. Elle était a bout de force, elle s’était pressée et avait marché presque 50km sur une journée pour suivre un timing et arriver à temps à Saint Jacques. Mais elle était blanche comme la mort, elle n’arrêtait pas de vomir et elle n’arrivait à rien avaler. C’était impressionnant de voir un corps poussé à bout… On s’est occupé d’elle comme on pouvait, je pense qu’elle a du dormir toute la journée le lendemain. Je peux vous dire que ça nous a déculpabilisé d’avoir pris le temps de se reposer !

Día 9

Etape O CADAVO – LUGO

30 KM

Nous revoilà parti pour 30 KM dans la nature vers la ville de Lugo, une des plus anciennes villes de Galice. Elle est superbe, encerclée par une des plus vieilles murailles romaines qui existent encore au monde, classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Grande ville est synonyme de grand dortoir, il y avait beaucoup de monde. Des dizaines de lits sur plusieurs étages ! Les dortoirs ne me dérangent pas mais là c’était vraiment beaucoup ahah ! Ah oui, j’ai pas parlé de comment nous lavions nos vêtements. Il y a dans presque chaque auberge des machines à laver, du coup pas de soucis nous avions tous les jours des vêtements propres !

Día 10

Etape LUGO – SAN ROMAO DA RETORTA

19 KM

Je n’ai pas pris de photo durant cette étape. La photo ci-dessous qui illustre cette dixième journée a été prise par Sab à notre étape dans une auberge perdue dans la nature. Il y avait quelques hamacs accrochés aux arbres, j’ai du faire là-bas la sieste la plus sereine de toute ma vie ahah. C’était tellement paisible. On était déconnectées de tout et on conscientisait qu’on avait le temps… C’est précieux et rare ces moments. Un peu comme ce qui nous arrive en ce moment avec ce confinement d’ailleurs ! Il faut profiter de ça !

On a passé une super soirée avec d’autres pèlerins, joué à des jeux de société et surtout regardé en direct le match Belgica – Angleterre de la Coupe du Monde. C’était drôle de suivre cette euphorie de loin !

Día 11

Etapa SAN ROMAO DA RETORTA – MELIDE

29 KM

C’était la journée sous le signe des vaches !!! Il y en avait partout, elles faisaient de la musique avec leurs clochettes tout en broutant tranquille dans leurs champs pendant que d’autres se faisaient la malle, on a même marché avec elles sur quelques kilomètres, je plains le fermier qui a du les rassembler, c’était la folie !

Ne me demandez pas ce que faisais le manneken pis dans un jardin au fin fond de l’Espagne, je ne sais pas !

Día 12

Etapa MELIDE – O PINO

32 KM

3H30 de marche sous l’orage et des torrents de pluie : je sais désormais ce que veux dire réellement être mouillée jusqu’à l’os ! Pas de photo donc ce jour…

N.B. Avoir une bonne cape pour la pluie est INDISPENSABLE, j’ai voulu faire ma maligne avec une jolie petite parka de pluie, elle a pas tenu 10 minutes -_-

Día 13

Etape O PINO – SANTIAGO

20 KM

Et nous voilà déjà à la dernière étape jusque Saint Jacques de Compostelle ! Nous sommes excitées malgré nos cernes et nos affaires trempées de la veille, nous marchons en sandales (À NE PAS FAIRE toute une journée, je me suis blessée la plante du pied carrément). Les dix derniers kilomètres furent les plus durs, ça paraît toujours plus long quand tu attends l’arrivée avec impatience mais c’est aussi parce que quand tu t’approches d’une ville, traverser les périphériques et les routes, c’est beaucoup moins agréable que d’être en pleine nature !

Comme nous le ressentions plus on approchait de ce jour, nous n’avions pas le sentiment d’avoir achevé quelque chose en arrivant à Saint Jacques. Ça s’est confirmé lorsque nous avons eu le choc violent du retour à la réalité et face au tourisme de masse religieux. Nous avons pris la décision de continuer jusque Fisterra et reculer de deux jours notre arrivée à Madrid !

Concernant Santiago, c’est une ville superbe ! Vraiment à voir ! La Cathédrale est impressionnante, nous sommes allées faire un tour (j’adore toujours rentrer dans un lieu sacré, je trouve toujours l’ambiance particulière). Il est de coutume d’assister à la messe à la fin de ton pèlerinage et de passer faire un coucou aux reliques de Saint Jacques dans la crypte. Ce que nous avons fait ! Concernant le tourisme un peu étouffant, il s’explique par le fait que si tu marches les 100 derniers kilomètres avant d’arriver à Saint Jacques, tu as droit à ta Compostela dont je vous parlais au début. Des bus de pèlerins sont amenés 100 KM avant et marchent 3 jours jusque Saint Jacques, donc le chemin est saturé, tu sens qu’il y beaucoup plus de cafés, d’hôtels pour accueillir cette masse de gens. Et par l’incitation à la consommation de souvenirs religieux les plus fantasques ! D’ailleurs, pour sortir de la Cathédrale, tu n’as pas le choix que de passer par la boutique. Quand tu reviens de semaines, voir de mois de dépaysement total, tu ressens un certain décalage…

Catedral De Santiago

Día 14

Etape CEE – FISTERRA

12 KM

Sur cette partie du chemin, il y avait peu de monde, c’était agréable de retrouver le calme. Cela nous fait du bien de voir la mer, on se sent plus légères. C’était drôle car nous étions vraiment dans le fin fond de la Galice, les gens parlent galiciens donc de façon incompréhensible pour Sab qui parle espagnol. Ils étaient très gentils et accueillants malgré qu’on ne les comprenait pas. Qui dit mer, dit fruits de mer : nous avons mangé de vrais calamars frits, c’était le pied !

Nous arrivons à Fisterra/Finistère après une dizaine de kilomètres traversant les petits villages en bord de mer, les bois et les plages mais pour atteindre le bout du monde, il faut marcher jusqu’au phare. Malheureusement, il y a trop de brume, on décide alors de monter demain matin. Nous sommes allées faire des grosses courses dans un petit supermarché, on s’est installées sur des roches en bord de mer, loin de la ville, pour profiter de la nuit qui tombait et de notre festin !

Día 15

FISTERRA ou LE BOUT DU MONDE

4 KM

Pourquoi le bout du monde ? Du latin « finis terrae » (fin de la terre), il semble refléter l’ancienne croyance romaine selon laquelle la terre se terminait là. Il s’agit d’un promontoire rocheux de 600 mètres de long qui s’effondre brutalement dans la mer. Le Phare se situe au sommet de cette montagne à 238 mètres d’altitude. De là-haut, tu peux aussi admirer le coucher du soleil dans la mer, ce que nous n’avons pas pu faire à cause du temps brumeux.

C’est un lieu mythique où certains pèlerins brulent leurs chaussures ou leurs vêtements face à la mer pour symboliser la mort et une nouvelle naissance. En effet, il y a une certaine croyance qui dit que l’arrivée à Saint Jacques de Compostelle est synonyme de mort, tu y enterres tout ce que tu veux laisser de nocif derrière toi, et continuer jusqu’au Cap Finistère symboliserait la renaissance, un nouveau départ.

Nous avons marché jusqu’au phare, il faisait toujours brumeux, nous n’avions pas la vue que nous espérions mais ce n’est pas grave. Arrivées au sommet, nous avons écrit chacune une lettre que l’on adressait à nous-même, on se l’est lue et nous l’avons ensuite brulée. On a joué le jeu de ces croyances, sans se forcer, car au bout de se voyage, tu ressens vraiment le besoin de le faire en fait. Cela peut paraitre cliché, bateau ou tout ce que vous voulez mais ça a marché. Ce voyage m’a permis de mettre définitivement certaines choses derrières moi, de les accepter et de les laisser partir, cela m’a permis aussi de me rendre compte de ce que je ne voulais plus et de ce que je voulais maintenant… Ah aussi, j’allais oublier, cela m’a permis de me rendre compte de quoi mon corps était capable, qu’il était fort et que je devais mieux l’écouter, en prendre soin et arrêter de le maltraiter parce que même s’il a des kilos en trop, il est super beau et puissant !

Suite à ce voyage, ma maman m’a même surnommée Dalaï Baba ! Je vous laisse imaginer l’ampleur du truc ahah !
En parlant d’elle, j’ai fait l’année suivante le Camino de Fisterra : Santiago-Muxia-Fisterra_Santiago = 8 jours de marche = 205 KM avec ma maman pour ses 50 ans. Je l’ai un peu forcée, elle mourrait d’envie de le faire mais elle avait peur. Je souhaiterais le faire avec mon amoureux mais aussi toute seule. Et je le ferais un jour ! Cela doit être tellement ouf !!!

Pour conclure, je souhaite ce voyage à tout le monde. Si tu es un peu perdu, si tu viens de vivre une période difficile, si tu te sens oppressé par la vie, fais-le ! Il te le rendra bien ! Je pense ne pas me tromper en disant que c’est la meilleure décision que j’ai prise de toute ma vie du haut de mes petits 28 ans 😉

Pfiouuuu c’était long mais tellement génial pour moi de revenir sur tous ces souvenirs. J’espère que j’ai pu vous faire voyager un peu et/ou vous aider à vous décider à le faire ! Oui ça peut faire peur de partir comme ça et de mettre sa vie en pause mais c’est pour tellement mieux après.

Si tu as des questions, n’hésite pas à les mettre en commentaire, j’y répondrai avec plaisir !!!

Avec amour !

Barbara

P.S. Pour ceux qui veulent, j’ai mis en story à la Une sur mon compte Instagram tout le trip pour vous montrer ça de façon plus animée 😉