GREEN GOOD PEOPLE #2 NORA DE SAMPLE SLOW JEWELRY

GREEN GOOD PEOPLE #2 NORA DE SAMPLE SLOW JEWELRY

Hello à tous,

Je vous retrouve déjà avec l’épisode #2 de Green Good People. Pour rappel, ce nouveau type d’articles a pour but de mettre en avant des personnes ayant un projet engagé et durable. Je suis super excitée de vous livrer la seconde interview !

Voici donc le parcours de Nora, la créatrice de Sample slow jewelry, une marque de bijoux engagée et durable. J’espère que ça vous plaira, bonne lecture !

Comment t’es-tu lancée? D’ou t’es venu l’idée de Sample ? 

Je savais depuis longtemps que je voulais faire un métier dans la création, même si mes études en gestion ne me menaient pas vraiment dans cette direction. Ayant découvert le monde des créateurs suite à mon mémoire sur les Pop-up Stores, j’ai voulu moi-même devenir créatrice. J’ai alors repris un an d’étude dans une école de bijouterie puis j’ai travaillé un an et demi pour une créatrice de bijoux.

C’est là-bas que j’ai rencontré Marie, ma collaboratrice, nous étions collègues. On commençait déjà à créer quelques modèles de notre côté et une amie m’a conseillé de postuler pour les Brussels Fashion Days car ils mettaient également en avant les accessoires. 

On a donc tenté par curiosité et c’est passé! C’était une super expérience, l’équipe organisatrice est très chouette, le public est extrêmement réceptif et intéressé par les créateurs. 

J’avais déjà fait quelques ventes privées avec des copines pour tester le marché et je voyais que les designs plaisaient donc je me suis dit pourquoi pas. Sample était né.

As-tu eu un déclic quant à la fabrication des bijoux ? Quels matériaux as-tu choisi ?

Lorsque j’ai fait mon mémoire sur les pop-up stores à la fin de mes études de gestion, je savais que je voulais être créatrice mais je ne savais pas encore dans quel domaine. J’ai toujours beaucoup aimé les bijoux et quand j’ai rencontré une créatrice qui m’a dit que je pouvais aussi le faire, j’ai eu le déclic.

En travaillant pour la créatrice, je me suis rendue compte qu’il y avait énormément de casse dans les bijoux. Je me suis dit que l’important pour moi, c’était vraiment de créer quelque chose de qualité, des bijoux qui durent dans le temps. D’ou l’appellation « slow jewelry », je crée des bijoux intemporels, je les répare d’ailleurs si besoin. C’est l’opposé des bijoux de fantaisie. 

J’avais aussi l’envie d’accompagner les gens dans cette transition car j’étais moi-même la première à acheter chez Six des dizaines de bijoux de mauvaise qualité. Je sur-consommais énormément et j’ai voulu changer cela au travers de Sample. 

J’ai choisi de fabriquer les bijoux en argent 925, c’est un matériaux noble de très bonne qualité et qui permettra aux bijoux de traverser les générations. Je produis également au prix juste, ce qui est souvent perçu comme élevé mais j’essaie d’être le plus abordable possible.

Concernant le plaqué or, je voyais énormément de bijoux perdre leur dorure, j’ai donc décidé d’uniquement produire les boucles d’oreilles en plaqué or car il n’y a pas (ou peu) de frottement et donc la dorure reste intacte. C’est d’ailleurs pour cela que je ne recommande pas du tout l’argent plaqué or pour les bracelets, colliers et bagues. Je ne vois pas l’intérêt de produire quelque chose qui aura une durée de vie limitée. 

Peux-tu nous parler de l’éthique et de la ligne durable de ta marque ? Au niveau packaging, production.

Les bijoux sont faits main, c’est l’aspect central de la marque. Les matières, comme je l’ai dit, sont choisies pour leur grande qualité. 

Les designs sont aussi choisis pour leur durabilité, un design trop fin ne tiendra pas dans le temps. On analyse beaucoup, on porte beaucoup nos prototypes et s’il y a des défauts alors on abandonne ce design et on ne le produit pas. 

Au niveau du packaging, je me suis limitée aux pays limitrophes. Encore une fois, la qualité est primordiale pour moi et les meilleurs que j’ai pu trouver sont aux Pays-Bas. Le packaging est simple et épuré, il s’agit simplement d’une petite boîte en carton, on a vraiment voulu éviter le sur-emballage. 

Au niveau de l’argent, j’ai choisi de mettre la qualité en avant et j’espère un jour trouver un fournisseur d’argent labellisé Fairtrade mais ce n’est pas encore le cas. Par contre pour l’or, c’est déjà le cas. 

La dorure est également réalisée dans un atelier à Bruxelles, c’était un point très important pour moi. Et évidemment, les bijoux sont réparables à l’infini sans frais. 

Quels sont les challenges pour lancer une marque durable ? 

L’aspect financier est de loin le plus compliqué. C’est difficile de me rémunérer car j’ai choisi de faire des prix justes et de la qualité. Je suis persuadée que c’est combinable, je suis encore dans la démarche de me faire connaître mais j’espère que ça évoluera. 

Je vois que le marché de la slow fashion et de la slow jewelry évolue petit à petit mais le prix freine encore parfois les gens. J’attends que les gens aient enfin le déclic (rires). 

Les clientes qui viennent à moi sont des personnes souvent conscientisées, et c’est génial, mais j’aimerais démarcher des personnes moins informées de la problématique environnementale pour donner un nouveau souffle à la slow jewelry et les accompagner dans cette transition. 

L’aspect production est aussi parfois difficile à gérer étant donné que j’ai choisi de fabriquer moi-même, mais c’est l’essence même de Sample alors je m’accroche. 

Comment qualifies-tu l’importance de marques durables comme la tienne ? 

Il faut qu’on soit beaucoup pour que ça avance mais je suis persuadée que c’est l’avenir, on n’a pas vraiment le choix. Sur le long terme, la consommation « fast » n’est vraiment plus viable, quand je vois même à ma petite échelle le nombre de bijoux cassés que je possédais, c’est aberrant. 

J’aspire à un monde composé de petites marques responsables, mon but n’est vraiment pas de faire fortune, juste d’en vivre et surtout que mes clientes vivent et évoluent avec leurs bijoux en transmettant l’histoire de Sample. J’espère avoir un impact, c’est certain. 

Quel est ton parcours face à l’urgence climatique ? Quelle consommatrice es-tu ? 

Quand j’étais adolescente, je consommais énormément. Mon activité favorite entre copines c’était de faire du shopping… La seule chose positive là-dedans c’est que j’ai toujours veillé à prendre soin de mes affaires. J’ai toujours aimé les brocantes et les vêtements de seconde main, j’ai fait grandir cet aspect là de moi au fil des années. 

Le déclic est vraiment venu lorsque j’ai commencé à gagner ma vie et que je me suis mise à réfléchir à comment dépenser cet argent, là j’ai vraiment changer de comportement. 

Que penses-tu maintenant des bijoux de fantaisie ? 

Ce qui me dérange énormément avec ce type de bijoux, c’est l’aspect jetable. De plus, j’ai toujours aimé la transmission entre les générations, ma grand-mère faisait ses vêtements sur-mesure et j’aime beaucoup porter des choses à elle. 

L’idée c’est « d’immatérialiser » les choses, de les chérir et d’ensuite les transmettre aux nouvelles générations. 

De quel aspect es-tu le plus fière dans ta marque ? 

De l’entrepreneuriat, d’avoir osé monter ma marque et qu’elle ait un sens.

Ma fierté c’est également vraiment d’avoir persévéré et de produire des bijoux intemporels qui accompagnent les gens dans leur transition.

Les créoles Moon et Neva de Sample

J’espère vraiment que ce type d’articles vous plait car je prends beaucoup de plaisir à les produire. J’espère aussi que de lire sur des personnes inspirantes et engagées pourra vous aider et vous guider dans vos futurs projets. 

A bientôt pour un nouvel épisode de Green Good People, je vous embrasse,